TAIZÉ

Une marche en pèlerins de paix

 
Suivant l’invitation de frère Matthew à Ljubljana de devenir pèlerins de paix dans le pèlerinage de confiance sur la terre que Taizé anime depuis longtemps, des jeunes, ainsi que des sœurs de Saint André et des frères de Taizé, se sont mis en marche jeudi 7 mars.

Une famille palestinienne accueillie à Taizé a raconté comment leurs proches ont dû marcher les 33 km de Gaza City à Rafah en recherche d’un lieu sûr sous les bombardements. En solidarité avec eux et avec des victimes de guerre du monde entier, nous avons décidé d’entreprendre une marche en pèlerins de paix depuis Taizé jusqu’à la ville de Givry à 34 km de distance.

Les 33 km nous rappellent aussi des 33 années que Jésus a vécu sur terre avant de donner sa vie pour tous, afin de devenir notre paix et de détruire la haine qui séparait les peuples (Éphésiens 2,13-14), et nous nous sommes souvenus que dans la tradition Talmudique, il existe 36 justes dans chaque génération qui sont cachés et qui ne savent pas eux-même qu’ils sont parmi les justes. Le monde repose sur eux. Notre marche s’approchait de ce chiffre.

Nous voulions aussi nous rappeler que Taizé est né pendant la guerre, que ces années du début ont formé la communauté et l’accueil des réfugiés, dont certains était juifs, par frère Roger et le contact avec des prisonniers de guerre à la libération. Notre marche traversait la ligne de démarcation qui, jusqu’en 1942, séparait la zone libre de la zone occupée en France.

Quatre haltes pour écouter des témoignages et prier nous ont permis de nous rendre proche de celles et ceux qui souffrent à Gaza et en Cisjordanie et des otages et de leurs familles, du peuple du Myanmar, des victimes de la guerre au Soudan et des personnes en Ukraine qui luttent pour son existence. Une intercession nous a aidés aussi à prier pour les personnes qui, sous des régimes autoritaire, militent pour la justice et la paix.

La différence de longueur entre les haltes a permis même à des personnes d’âge avancé ou ayant une mobilité réduite de prendre part à la marche.

Chaque participant à la marche a reçu un caillou au début de la marche avec le nom d’une personne vivant dans les zones de conflit. Nous étions invités à porter cette personne avec nous pendant la marche, à prier pour elle. Cet engagement devait continuer aussi après la marche.

Voici deux réactions venant des jeunes qui ont participé dans cette marche :

Marcellina, Pologne

« La participation à la marche pour la paix a été une expérience profondément émouvante. Nous étions un groupe diversifié d’individus, de frères, de sœurs, de bénévoles et de jeunes gens unis par un but unique : prier pour la paix et se souvenir de ceux qui ont été touchés par la guerre. Malgré le défi physique que représentait la marche de 34 kilomètres, mon moral est resté élevé alors que nous partagions des histoires, des expériences, des rires, des prières et des moments de réflexion silencieuse. Chacun d’entre nous portait une pierre portant le nom d’une personne touchée par un conflit. J’ai marché « aux côtés » d’une jeune femme de Gaza qui, comme moi, a été volontaire à Taizé et tente actuellement d’évacuer sa famille de la zone de guerre. À chaque pas, son nom pesant dans ma poche me rappelait constamment le caractère ordinaire des personnes touchées par la guerre et le coût humain des conflits. Chaque jour, je me demande comment je dois répondre à la souffrance de toutes ces personnes prises dans le feu croisé de la violence. Pourtant, cette marche a été une réponse éclatante au fait qu’il y a de la force lorsque, face à des conflits permanents, nous nous rassemblons pour prier et rester pleins d’espoir et de foi. »

Florian, Allemagne

« S’attendant à une marche paisible avec d’autres personnes, ce pèlerinage de paix s’est avéré étonnamment touchant.
Diverses histoires et situations ont été lues tout au long du chemin et ont été présentes dans les pensées et les discussions.
Chacun a reçu une simple pierre portant le nom d’une personne à risque qui l’accompagnera tout au long du chemin. Cela a permis de tisser des liens encore plus profonds. Voir toutes ces histoires et ces personnes portées jusqu’à la prière finale à destination était une scène magnifique qui valait la peine d’être vécue. »

Comment pouvons-nous devenir tous des pèlerins de paix à l’écoute des voix des victimes de guerre et des conflits armés ?


Prière d’envoi

Le matin du jeudi 7 mars, frère Matthew a dit cette prière comme envoi à la marche entre Taizé et Givry.

Dieu fidèle, Dieu pèlerin, tu marches toujours au devant de nous. Sois présent avec nous tous, tout au long de cette journée, nous qui nous mettons en chemin par la marche, par la prière ou en pensée. Où que nous soyons, sur les sentiers, dans les églises, ou dans nos lieux de vie, c’est toi qui nous parles à travers les témoignages que nous entendrons. Ouvre notre cœur pour entendre le cri des innocents qui souffrent de la guerre qui leur est infligée. Envoie ton Esprit Saint pour nous accompagner et nous rappeler que c’est ton Fils, Jésus le Christ, qui est notre paix. Par lui tu nous bénis toujours. Fais de nous des pèlerins de paix.


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Dernière mise à jour : 12 mars 2024